Ça commence comme l'annonce d'une trahison. Evidemment, sur Europe 1, radio du groupe Lagardère, on jubile au petit matin. Pensez donc : Arnaud Montebourg pose dans Gala. Oui, oui, souvenez-vous, le Saint-Just, le Savonarole, celui qui voulait traîner Chirac en justice, celui qui avait osé appeler tous ses congénères responsables politiques à déserter les émissions de divertissement. Le même, à peine bombardé porte-parole de Ségolène Royal, n'a rien de plus pressé que de poser dans Gala, devant sa maison de campagne. Il fallait s'y attendre, chers auditeurs. Tous les mêmes. Tous à la soupe.
On cherche donc le magazine, tremblant d'y découvrir les pièces de la trahison. Le voici, avec Britney Spears enceinte en couverture (deux bébés en un an) : «Le deuxième, je ne l'avais pas prévu.» Et aussi Michel Polnareff : «Tous les secrets de son retour.» Et encore Hélène Segara : «L'épreuve qui a changé ma vie.» Et enfin Jean-Luc Delarue : «Les bonheurs d'un futur papa.» Il est donc caché quelque part par ici, le prophète de la VIe République, le traqueur du quasi-délinquant Chirac, le contempteur des dérives monarchistes. Quelque part à l'intérieur de la cage de papier glacé, en compagnie de Britney Spears et de Segara. Il est donc là, entre la star de la pop et le voleur de patates de la télé, capturé, prisonnier, épinglé, encagé, perdu.
La voilà, page 48, la photo du reniement. Un gros plan de Montebourg tout seul, veste bleue, chemise bleue, sans cravate, dans le jardi