Alors que l'Union est presque à l'arrêt après le double non franco-néerlandais de 2005 au projet de Constitution, la Bulgarie et la Roumanie ont reçu, le 26 septembre, le feu vert pour adhérer le 1er janvier 2007. La Commission, a en effet, renoncé à retarder d'un an leur entrée dans le club des Vingt-Cinq comme elle en avait la possibilité, alors même que chacun sait parfaitement que ces pays ne sont pas prêts. José Manuel Durao Barroso, le président de l'exécutif européen, l'a reconnu lors d'une visite à Bucarest, le 27 septembre:«Beaucoup de choses restent encore à faire.» Bruxelles a fermé les yeux sur des problèmes aussi insignifiants que la corruption, la mafia, les normes sanitaires, le contrôle aux frontières extérieures, etc. La crainte qu'une éventuelle rebuffade déclenche une crise et déstabilise Bucarest et Sofia a tout emporté sur son passage. Du pur fantasme : qui peut imaginer qu'un report d'un an fasse sombrer ces jeunes démocraties ? Ou, si c'est le cas, la démonstration serait faite qu'elles ne remplissent pas les critères requis...
C'est cette même logique qui a déjà présidé au précédent élargissement : il fallait, disait-on, intégrer au plus vite les huit pays d'Europe centrale et orientale pour éviter leur «déstabilisation». La Commission a donc précipité le mouvement, avec la complicité active de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne, et a réussi à faire adhérer en bloc, le 1er mai 2004, dix pays (en comptant Chypre et Malte) alors que la plupart d