Tout le jour, j'avais tenté en vain de joindre en sa province mon beau chat aux yeux verts pour le faire monter fissa en la capitale, où avait été convoqué in extremis un congrès susceptible de présenter à ses maux un remède nouveau. Tard, le soir, c'est lui qui m'appela. «Tu étais où, le chat ? Tu as perdu ton portable, ou quoi ?» lui demandais-je, irrité et rassuré à la fois. «Panne de batterie, me dit-il. J'ai eu tes messages, mais tu aurais pu me prévenir plus tôt, quand même... J'ai failli rater le train...» Je ne comprenais pas : «Mais alors, le chat, tu y étais, au congrès de la rue Béranger ?» Le chat ne semblait pas désireux de se répandre sur le sujet. «Je suis passé, éluda-t-il. Pas pu rentrer. Trop de monde. Je suis resté à la porte, mais, avant la fin, j'ai dû foncer téléphoner au véto avant la fermeture du cabinet. Ils ont bien reçu mes analyses, mais il paraît qu' "on ne consulte pas par téléphone''; elle n'est vraiment pas aimable, cette assistante... Quand je suis revenu, tu étais parti.» Sa façon de tourner autour du pot commençait à m'inquiéter. «Mais toute la soirée, tu étais où ? Tu n'as tout de même pas repris un train ? D'ailleurs, tu es où, là ?» insistai-je. «J'ai dîné avec un copain qui a les mêmes symptômes que moi, et qui a fait cobaye pour le traitement qui a été présenté cet après-midi ; on dîne avec son véto, là...» Je n'aime pas que mon chat traîne le soir avec des inconnus : «C
Téléphonage de mon chat
Article réservé aux abonnés
par Pierre Marcelle
publié le 17 octobre 2006 à 23h42
Dans la même rubrique
TRIBUNE
TRIBUNE