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Libération
TRIBUNE

Allaiter, si ça nous plaît

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A la suite d'un article consacré à la Grande Tétée, manifestation organisée à Paris en clôture de la semaine mondiale de l'allaitement (Libération de lundi), nous avons reçu plusieurs centaines de mails protestant contre son ton ironique. Les signataires de ce texte, qui nous ont fait part, elles aussi, de leur «indignation», défendent ici la cause de l'allaitement.
par Marie-Florence ASTOUIN, Stéphanie BOUDAILLE-LORIN, Monica CAMPS et Esther WAGON
publié le 26 octobre 2006 à 23h49

Nous sommes parfois taxées de prôner un retour en arrière... très souvent d'ailleurs, par les femmes d'hier. Celles qui, dans les années 60, 70, se sont battues pour les droits de la femme, ont fait des études, sont sorties de leur foyer pour rentrer en masse dans la vie active, ont obtenu la possibilité de planifier leur maternité. Celles aussi qui nous ont peu allaitées.

Nos mères donc, dont nous revendiquons l'héritage féministe. Et cet héritage, nous voulons le faire maintenant fructifier, dans une démarche résolument progressiste.

Nous voulons faire des études, choisir le moment juste pour nous d'avoir des enfants, continuer à progresser professionnellement, mais sans renier notre maternité, sans renoncer à allaiter. On a le beurre, on veut aussi la crème.

La tâche est rude : il s'agit de concilier sa vie de femme, sa vie professionnelle, sa vie de mère. Tous les choix sont possibles : arrêter de travailler, faire une pause, négocier un temps partiel ou rester à temps plein. A chacune de faire le sien en fonction de sa situation. Mais dans tous les cas, les femmes d'aujourd'hui ont besoin de soutien !

Nous sommes plus de 50 % à souffrir de baby blues après la naissance d'un enfant. Pas grave, direz-vous ? Parfois si : 10 à 15 % des jeunes mamans souffrent de dépression postnatale.

Cette souffrance, qui n'existe qu'en Occident, est révélatrice de ce manque de soutien, notamment inter-générationnel. Au nom de la cause du féminisme, certaines de nos mères se sont interdites de