En République, tous les citoyens, athés, croyants, ou agnostiques, doivent jouir des mêmes droits. Cette égalité est la meilleure garantie de leur liberté. Elle implique la neutralité spirituelle des institutions publiques, ainsi dotées d'une légitimité authentique. Prétendre qu'il n'y a d'espoir que par les religions, comme le fait monsieur Sarkozy, c'est faire injure aux athées dont l'humanisme est source de valeurs autant que peut l'être la croyance en un dieu. Peut-on oublier que, dans la résistance à l'oppression nazie, sont tombés ensemble Honoré d'Estienne-d'Orves, «celui qui croyait au ciel», et Gabriel Péri, «celui qui n'y croyait pas» ?
Si la République laïque se refuse à tout privilège public des religions ou de l'athéisme, c'est pour mieux promouvoir ce qui importe à tous les hommes : justice, santé, instruction, culture. Les étourdis qui oublient la solidarité entre la défense des services publics et celle de la laïcité seraient bien avisés de se souvenir de l'action de madame Thatcher, qui détruisit les services publics en Angleterre et délégua la question sociale aux associations religieuses, invitées à suppléer par la charité aux carences d'un Etat désormais absent. Si la charité est respectable, elle ne peut tenir lieu de justice sociale. Justice sociale portée par la carte scolaire, mise en place depuis 1963, socle commun de l'égalité des chances. Les diverses déclarations qui s'en prennent à cet acquis sous prétexte de liberté de choix des par