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Libération
TRIBUNE

La leçon de Budapest

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par François FEJTO
publié le 6 novembre 2006 à 23h58

A Kamilla, de Budapest, à Cristina, de Naples, à Anne-Laurence de Paris, citoyennes de l'Europe

C'était le 4 novembre 1956. Cinquante ans déjà ; ce soir-là, mon fils Charles revenait du lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, ville dont monsieur le ministre d'Etat Sárközi, d'origine hongroise, fut longtemps maire, avec des messages écrits de parents de ses copains de classe connaissant notre origine hongroise qui nous demandaient quoi faire pour aider les Hongrois assommés par les chars russes.

Le docteur Kouchner, inventeur planétaire des French doctors, n'avait pas encore inventé le devoir d'ingérence qui poussera, bien plus tard, l'Europe à sauver la Bosnie et le Kosovo. Le peuple de France et celui d'Italie vibrèrent particulièrement devant le sacrifice de tant de jeunes Hongrois abandonnés par leurs voisins de l'Ouest et l'oncle d'Amérique, dont les diplomates étaient occupés par leur différend sur l'intervention franco-britannique au canal de Suez. Qu'en est-il à présent ?

L'Italie a à sa tête un grand Président, Giorgio Napolitano, qui certes en 1956 se trompa d'ennemi, mais fit amende honorable et se rendit à Budapest ces jours-ci embrasser la Hongrie libre post-1989 ; et un président du Conseil, Romano Prodi, grand européen, élu par son peuple. L'Italie est proche de la France et de la Hongrie. Géographiquement, économiquement, culturellement.

La Hongrie a un Président, László Sólyom, désigné «par erreur» ou plutôt par défaut, a minima, par une majorité