Dans les émissions consacrées récemment à la «commémoration» des émeutes de novembre 2005, l'échec scolaire est parfois mentionné parmi d'autres facteurs (cités-ghettos, diversité ethnique, logements surchargés, familles en difficulté...). Mais la culture scolaire, les contenus, les programmes, les modalités de la transmission, ne sont presque jamais pris en compte.
Hervé Hamon rapporte, dans son Tant qu'il y aura des élèves, les propos d'une conseillère en éducation de la banlieue lyonnaise : «L'école est violente de multiples manières. Mais la première est si banale qu'elle est moins repérée. Cela tient au simple fait qu'un pourcentage considérable de nos élèves assiste à des tonnes de cours sans comprendre, ou en comprenant trop partiellement ce qu'il se passe. Les programmes, les méthodes, ne sont pas pensés pour eux. Et même si le professeur se bagarre, est attentif, est aimable, je crois que nous n'avons pas idée de ce qu'endure un enfant qui, à chaque heure, à chaque séquence, expérimente à nouveau l'incapacité où il se trouve de suivre, d'entrer dans la partie, de posséder les codes nécessaires. Il est constamment renvoyé à son insuffisance. [...] Ça leur rentre dans l'âme, ils sont humiliés. Et quand ça ressort, c'est imprévisible.»
L'émiettement et la spécialisation des connaissances, les horaires mal fichus et surchargés, inquiètent de nombreux parents étrangers au monde des cités, qui, face à la démotivation de leur enfant, se battent pour qu'il «tien