Le Dutchbat, le bataillon néerlandais missionné à Srebrenica en 1995, devrait recevoir une médaille le 4 décembre prochain, c'est du moins ce qu'a annoncé le ministre néerlandais de la Défense, Henk Kamp. Cette décoration est supposée aider les «vétérans de Srebrenica» à surmonter le syndrome de «stress post-traumatique» dont ils souffrent depuis juillet 1995. Il est certain qu'assister au début d'un génocide sans rien tenter pour le contrer doit être traumatisant.
Ainsi, lors de l'ultime attaque, entre les 6 et 11 juillet 1995, les Néerlandais du bataillon n'ont pas tiré un seul coup de feu. Bien au contraire, ceux qui sont cantonnés dans les postes d'observation se rendent aussitôt aux assaillants, tels des otages volontaires un des futurs prétextes officiels de la non intervention des avions de l'Otan.
Le colonel Karremans et le major Franken, responsables du Dutchbat, témoigneront bientôt, à nouveau, dans le procès intenté contre le gouvernement hollandais par Hasan Nuhanovic, un survivant de Srebrenica qui les accuse d'avoir obéi aux ordres de Ratko Mladic, plutôt qu'à ceux de leur hiérarchie onusienne. Celle-ci leur demandait de défendre le Dutchbat, de protéger la population, et de ne quitter l'enclave qu'après son évacuation. Quand, abandonnés de tous, ces hommes, ces femmes et ces enfants furent «triés» par les hommes de Mladic, un grand nombre de Néerlandais collaborèrent à la séparation des hommes et des garçons, afin qu'elle s'achève au plus tôt, allant jusqu'à l