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Libération

Le drôle de jeu de Villepin

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publié le 22 novembre 2006 à 0h10

Ségolène Royal a bien de la chance : non seulement l'ampleur de sa victoire lui assure le ralliement général des socialistes à son panache immaculé mais la discorde chez ses adversaires renforce sa situation. Incapable de se fédérer derrière l'un ou l'une de ses trop nombreux prétendants, la gauche antilibérale s'épuise en querelles de personnes. Tant qu'elle n'y parviendra pas, elle demeurera inaudible pour le plus grand profit de la dame en blanc. Sur l'autre aile, si François Bayrou, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen sont sur leur rail, le principal rival de la candidate socialiste, Nicolas Sarkozy, doit faire face à la guérilla quotidienne que mène ouvertement contre lui une fraction de sa propre famille politique. Jacques Chirac entend exercer jusqu'au dernier jour la plénitude de ses pouvoirs et pour cela doit entretenir un mystère artificiel sur ses intentions. Bernadette Chirac l'y aide avec habileté (ses confidences très calculées à Carole Barjon, du Nouvel Observateur), Jean-Louis Debré s'y emploie en chargeant le ministre de l'Intérieur comme un rhinocéros en furie. De ce côté-là, on est dans les figures imposées les plus classiques, qui n'en constituent pas moins une gêne constante pour Nicolas Sarkozy. Le palais de l'Elysée et son annexe de l'hôtel de Lassay lui disputent donc en permanence le monopole de la légitimité.

De son côté, Michèle Alliot-Marie, met patiemment en scène ses ambitions présidentielles, créant un club, visitant les fédérations