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TRIBUNE

L'effet de serre peut être une chance pour le capitalisme

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par François Ascher, professeur à l'université Paris-VIII. A paraître début 2007: La société évolue, la politique aussi,
publié le 23 novembre 2006 à 0h11

En matière d'environnement, une double unanimité semble aujourd'hui s'imposer : sur les risques que l'effet de serre fait peser sur la planète et, plus récemment, sur les gigantesques dépenses qui seront induites par le réchauffement de la planète, dont une première évaluation a été fournie récemment par le très officiel rapport britannique Stern. Cette perception, relativement nouvelle, est en train de changer à la fois la manière dont sont traitées la lutte contre l'effet de serre et la gestion de la question énergétique et l'ensemble du contexte économique et politique. Car il va devenir non seulement légitime et utile, mais aussi nécessaire, que les pouvoirs publics, à toutes les échelles, des organisations internationales aux autorités locales, prennent des mesures de plus en plus rigoureuses en matière environnementale. Et cela devrait assez rapidement modifier en profondeur les rapports entre l'écologie, le social et l'économique.

En effet, jusqu'à présent, bon nombre d'écologistes luttaient contre la logique du profit, qu'ils estimaient à l'origine de l'irresponsabilité environnementale ; par ailleurs, les entrepreneurs considéraient pour la plupart que les réglementations environnementales se traduisaient par des surcoûts qui risquaient de peser sur les marchés des biens tant de production que de consommation. Par exemple, les automobiles émettant moins de gaz à effet de serre sont plus chères, et seule une petite partie des consommateurs est prête à payer plus pour