Nombre de nos concitoyens imaginaient que, les pouvoirs publics ayant été contraints de donner des réponses aux attentes des scientifiques, la recherche en France était relancée. Or non seulement nous en sommes très loin, mais la situation est à nouveau particulièrement inquiétante.
Dans une interview récente (1), Catherine Bréchignac, présidente du CNRS, a provoqué la stupéfaction des scientifiques, et pas seulement des biologistes, directement visés par ses propos : «Dans les sciences de la vie, je suis bien décidée à faire des choix. [...] Si on continue à faire croître le budget des sciences de la vie [...], tout le budget du CNRS ira à cette discipline [...] et ce serait une grave erreur. Avec tout l'argent que nous avons injecté dans les sciences de la vie, je trouve que le rapport qualité-prix n'est pas terrible. Nous avons retenu deux priorités : les neurosciences et la biologie intégrative.»
La dénonciation publique d'une discipline scientifique la biologie par un responsable d'organisme qui a pour charge de la développer est peu acceptable. Elle l'est d'autant moins qu'elle se fonderait sur une évaluation des valeurs relatives des différents champs disciplinaires, qui ne répond pas aux critères normaux d'une évaluation (transparente, collégiale, contradictoire). De façon plus grave, elle annoncerait une évolution majeure du CNRS, en limitant le champ d'intervention du CNRS à quelques axes.
Or le CNRS a été historiquement un élément essentiel de structurat