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Libération

Terrorisme et demi

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publié le 23 novembre 2006 à 0h11

Comment dire ça ? (Et déjà vous devez sentir à ce commencement, lecteurs, la pression occulte d'un début de presque autocensure.) Comment dire que, contrairement à ce que de très vaines ­ ou très paranoïaques, ou très malveillantes ­ personnes pensent ou font semblant de penser, le sort de Robert Redeker ne m'indiffère pas absolument, non plus qu'il n'indiffère nombre de mes amis, dont le «gauchisme» vilipendé serait synonyme de complaisance avec les tordus d'un islam «radical». C'est juste qu'eux et moi aimerions comprendre enfin quelle menace pèse sur le professeur de philo qu'une protection policière a soustrait à ses élèves et à ses proches, depuis qu'il signa dans le Figaro une tribune parangon de la liberté de l'esprit, dit-on, contre l'infâme barbu. Deux mois que ça dure ; le micro-anniversaire a fourni mardi dans ces pages l'occasion de pétitions de principe très légitimes, mais qui violentent un peu le principe de réalité. Dire, donc, avec une pédagogique courtoisie, à l'avocat Gyslain Di Caro, que l'Opéra de Berlin est revenu sur sa décision de déprogrammer l'Idomeneo de Mozart, au prétexte qu'il offusquerait l'islamiste sensibilité ­ ce que la police allemande démentit. S'irriter un peu, aussi, lorsque le radotant Pascal Bruckner, confondant le règlement de ses comptes privés ou imaginaires avec la lumière de Voltaire, vient faire à qui n'adhère pas à sa croisade d'extravagants procès d'intention. Prôner comme il fait à l'endroit de Redeker «une s