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Libération

François Bayrou invente l'extrême centre

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publié le 29 novembre 2006 à 0h16

Evidemment, on parlera bien davantage de la déclaration officielle de candidature de Nicolas Sarkozy que de la sienne : François Bayrou est habitué à être traité en second rôle par les médias. Il a même relevé depuis longtemps que plus ceux-ci sont puissants, plus chiche est la place qu'ils lui réservent. Qu'il s'agisse du temps de passage et du nombre d'interventions à la télévision et à la radio, de la fréquence des couvertures des news magazines ou des titres à la une des quotidiens, Nicolas Sarkozy est traité en empereur, Ségolène Royal en reine de France, le Béarnais, lui, doit se contenter des miettes réservées à un hobereau de province. Les Guignols de l'Info, généralement plus malins, le griment en benêt bégayant, alors qu'il s'impose comme un excellent orateur. Il a choisi samedi prochain 2 décembre, anniversaire de la victoire d'Austerlitz mais aussi du coup d'Etat du futur Napoléon III, pour se lancer officiellement dans la bataille présidentielle. Cela ne suffira pas pour que son initiative soit saluée comme une date historique. François Bayrou fait partie de ces hommes politiques qui ont toujours besoin de démontrer qu'ils sont sous-estimés.

Dans la campagne présidentielle, qui passe cette semaine de sa phase préliminaire à la compétition proprement dite, le président de l'UDF constitue cependant un mystère et détient au moins l'une des clefs du scrutin. Actuellement, les sondages lui attribuent entre 6 % et 12 %, du simple au double, selon les instituts. Outre q