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Libération

Les yeux ouverts

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publié le 30 novembre 2006 à 0h17

Je songeais à cela, mardi après-midi, tandis que nous sortions de notre assemblée générale et que s'organisait notre scrutin du jour... Je songeais qu'à propos de cette crise qui traverse Libération, vous, lecteurs, aviez quelque raison de ne pas nous entendre. La majorité d'entre nous venait de voter un préavis de grève contre le «plan de relance» dit «Rothschild-Joffrin» qui prévoit 81 suppressions de poste (1) sur un total de 276. Vous autres, réactifs lecteurs, vous souvenez que, le 17 novembre, la majorité des personnels de Libération avait agréé ce même «schéma de relance» par 137 voix contre 104 (et 50 bulletins blancs). Sans doute la majorité d'entre nous avait-elle cru choisir entre un «plan social» et le redressement judiciaire que nous promettait, en cas de refus, l'actionnaire de référence... Sans doute avait-elle cru que, contre son approbation arrachée, et avant même que nous soyons appelés, vers la mi-décembre, à renoncer à nos droits statutaires de veto, Rothschild procéderait enfin à la recapitalisation qu'il nous promet depuis maintenant cinq mois... Je songeais qu'il faudrait, à ce vote tardif, paradoxal et désespéré d'un préavis de grève, une explication, et qu'il faudrait bien, à la fin, que quelqu'un s'y collât. Pour n'être pas statutaire, la mienne relève que, lors de notre assemblée épuisée de tant donner et ne rien recevoir sans que rien soit négocié, nul ne contesta plus le terme de «chantage» appliqué à la stratégie d'Edouard de Roths