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Libération
TRIBUNE

Les stratèges

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publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Pas de doute, là... A capitaliser ainsi l'énervement que sa personne au moins autant que son programme suscite chez ses adversaires, c'est dès le premier tour de scrutin présidentiel que Ségolène Royal finira par imposer l'une et l'autre... Déjà, au sein de son propre camp, chacune de ses bourdes supposées avait finalement révélé autant de chausse-trapes en lesquelles ses concurrents se précipitèrent avec une touchante allégresse pour, à tous les coups, y laisser des points de pénalité.

Un pas en avant, puis deux pas en arrière et trois pas en avant, les contretemps de cette somptueuse danse du scalp pourraient bien faire dans le camp UMP des dégâts équivalents, ainsi que l'établit le petit aperçu qu'elle en donnait vendredi à Beyrouth, aux marges d'une polémique suscitée par les propos du député Hezbollah Ali Amar. Sans entendre la mise au point que l'égérie socialiste venait de faire à propos d'Israël, de «nazisme» et d'«entité sioniste», la droite sarkozyste bavait déjà à la perspective d'un misérable procès d'intention où Royal devrait répondre de son antisémitisme suggéré (ce qui serait tout de même un peu gros). Elle, cependant, acquiesçant à une autre proposition du député, confirmait que la politique de Bush en Irak constitue bien «une catastrophe», quand un porteur de micro lui posa cette question imbécile, mais d'une vicieuse candeur : «Même si le Hezbollah le dit ?» Si j'étais communicant dans un état-major UMP, je méditerais sur l'exemp