Le credo libéral de Pascal Lamy, directeur de l'Organisation mondiale du commerce, s'est durci, comme le montre sa récente tribune dans Libération (16 novembre). Selon Pascal Lamy, la libéralisation des échanges serait une panacée, n'était l'agriculture pour jouer les trouble-fête. Ce tableau verse dans la caricature et ne sert pas la cause qu'il aimerait voir triompher. La libéralisation des échanges doit rester un outil maîtrisé au service du développement et de l'emploi, elle n'est pas ce toboggan miraculeux sur lequel il suffirait de se laisser glisser.
Le libéralisme favorise-t-il vraiment la paix, tandis que le protectionnisme encouragerait la guerre ? Cette affirmation fait partie de la légende dorée du libéralisme. A la veille de la Première Guerre mondiale, les échanges entre la France et l'Allemagne étaient à leur sommet ; depuis une vingtaine d'années, les conflits dans le monde n'ont pas diminué, malgré l'accroissement spectaculaire du commerce.
Les mesures de protection et les subventions à la pêche sont-elles nuisibles à l'environnement ? Les coopérations régionales, les accords internationaux et les soutiens à la modernisation des bâtiments de pêche sont les premières armes contre la pêche illégale, les premiers outils nécessaires à une bonne gestion de la ressource halieutique. En outre, comment ignorer le fait que transporter les marchandises et les personnes d'un bout à l'autre de la planète apparaît aujourd'hui comme un problème environnemental ?
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