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Libération

De la nécessaire baisse du dollar

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publié le 11 décembre 2006 à 0h26

Si quelque chose doit nous surprendre dans l'évolution du marché des changes ces deux dernières semaines, ce n'est pas tant la baisse du dollar que son caractère tardif. Aucune nouvelle fondamentale n'a déclenché la chute du dollar, et les raisons qui l'expliquent, en particulier l'énorme déficit du compte courant américain, étaient présentes depuis longtemps.

L'obstination des investisseurs à acheter des actifs en dollars ne laisse pas de surprendre : la grande majorité des économistes leur promet en effet de grosses déconvenues sur leurs rendements futurs. Les estimations actuelles impliquent que stopper l'augmentation de l'endettement des Etats-Unis vis-à-vis du reste du monde (on ne parle même pas d'un début de remboursement de cette dette) va requérir à terme une dépréciation du dollar d'environ 30 %. Certes, celle-ci peut être étalée sur plusieurs années, mais cela signifie quand même qu'acheter aujourd'hui des bons du Trésor ou des actions américaines apparaît bien risqué.

Ces investisseurs reçoivent-ils au moins une compensation grâce à des taux d'intérêt beaucoup plus élevés aux Etats-Unis qu'en Europe ? La réponse est non. Il existe certes un différentiel de taux, mais il apparaît trop faible pour compenser le risque de chute du dollar. Et il s'est encore réduit jeudi dernier avec l'augmentation des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne. Certes, ce sont les banques centrales (chinoise, japonaise et taïwanaise au premier rang) qui ont le plus augmenté leurs