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publié le 29 décembre 2006 à 0h40

Voilà, c'est fini ; après sept années d'exercice comme autant de vies de chat, cette colonne, ce billet, cette chronique, s'en va. Je sais quelques crétins qui, mal contents de ne plus avoir chaque matin un prétexte à cracher sur un clavier leur réactif e-venin, s'en découvriront frustrés (je sais toutefois aussi quelques lecteurs qui s'en trouveront marris), mais tout de même, c'était bien. C'était bien, ces années-là. Pas toutes les nuits ni tous les matins et pas toutes ces années, bien sûr, mais globalement, c'était bien. Pour moi au moins, veux-je dire, c'était bien. Sept ans, c'est long, aussi. Ne plus subir comme une sale manie la contrainte désirée de la Quotidienne va me changer la vie. Celle-ci, par exemple : voyant venir sa fin, je l'ai rédigée chez moi, tard dans la nuit de mardi. Eh bien, tard dans la nuit de mardi, chez moi, une ampoule a expiré, et, dans la perception de ce qui jusque-là faisait sens (faisait plus ou moins sens), quelque chose a soudain changé avec la lumière, et avec la lumière, toutes les perspectives. Tard dans la nuit de mardi, j'ai découvert que même l'explosion d'une ampoule ­ ou vaut-il mieux dire, comme pour un athlète, le claquage d'une ampoule ? ­, j'aurais pu la chroniquer en suggérant dans une allégorie que même les chroniques longue durée ont une fin. Bien sûr, ça n'aurait pas rétabli la lumière, mais bon... Et après ? Après, on verra. Cette Quotidienne se recyclera peut-être en hebdomadaire, mais vous savez comme c'