Voici donc que, depuis les candidats à l'élection présidentielle jusqu'à «d'anciens architectes» (1), chacun y va désormais de son diagnostic implacable sur l'impossible système scolaire français. En ligne de mire d'abord, les professeurs. La critique se drape bien entendu de courage, celui du fameux parler vrai et prétendument dérangeant quand il est simplement majoritaire. Dans les faits, il s'agit d'énoncer des idées simples à grand renfort de bon sens. Que font les professeurs en dehors de leurs heures de cours ? Rien d'important et rien de contrôlable. D'où provient le malaise (admis par évidence) de nos établissements scolaires ? De la diminution du nombre d'«adultes» présents dans les collèges et lycées. La conclusion est immédiate : il faut puiser dans ce vivier d'«adultes» disponibles et désoeuvrés que constitue le corps enseignant.
Pour sédentariser ces fonctionnaires, nous leur construirons des bureaux tout neufs au sein de leurs établissements, et le tour sera joué ; un enthousiasme nouveau se libérera sous la direction hiérarchique des coordinateurs d'équipes. L'épineuse question des emplois du temps des professeurs sera elle-même résolue selon une méthode qui a fait ses preuves pour les employés de McDonald's ou les caissières des supermarchés. Les enseignants seront donc mobilisés sans égard pour les regroupements de leurs heures de cours. Car vraiment, pourquoi regrouper ces heures de cours ?
Inutile ici de tenter d'expliquer en quoi la disponibilité au monde,