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Libération
TRIBUNE

Pourquoi je ne me rallierai pas à l'animateur vedette

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publié le 12 janvier 2007 à 5h24

L'éthique s'oppose à ce que Nicolas Hulot soit le candidat des écologistes. Pour moi, l'écologie revêt avant tout une dimension éthique. Se préoccuper de la planète, des générations futures, conduira à prendre pour la nôtre des choix cruciaux, et cela n'est concevable que si les moyens sont compatibles avec les fins. Le combat écologiste conduit inévitablement à affronter des intérêts économiques puissants, à prendre des coups. Tous les écologistes et, au-delà, des centaines de milliers de Français qui se battent contre des autoroutes, des incinérateurs, des antennes-relais, des porcheries ou des installations chimiques le savent. Comment un animateur vedette qui n'a pas mené ces combats associatifs contre les puissants et compte dans sa fondation des entreprises contre lesquelles le combat écologiste est quotidien pourrait-il représenter les écologistes à l'élection présidentielle ? Du reste, le but de la Fondation est l'éducation, vocation louable et indispensable, mais qui permet précisément de jouer du mécénat sans aucune conséquence. Le Pacte parle beaucoup du climat, mais aucune de ses propositions ne gêne directement les entreprises qui financent la FNH.

L'interpellation citoyenne est nécessaire et Nicolas Hulot le fait avec beaucoup de talent. Mais elle deviendrait vite inconciliable avec l'éthique écologiste si elle se transformait en démarche politique.

Le combat pour l'écologie est un combat pour la morale. Je m'étonne que des députés verts ­ présumés antinucléaires