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Libération
TRIBUNE

Je suis furax

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publié le 16 janvier 2007 à 5h28

J'ai donné une interview au Journal du dimanche. Puis une dépêche Reuters a inondé les rédactions avec un titre ahurissant : « Clémentine Autain n'exclut pas un soutien à Ségolène Royal». Depuis samedi soir, me voici annoncée à la télé, à la radio ou dans Libération comme une nouvelle alliée de Ségolène Royal, prête à devenir sa ministre ! Après m'être assurée que nous n'étions pas le 1er avril, je me suis inquiétée de la construction de l'information. J'ai juste réaffirmé, dans cet entretien, que je voterai pour le ou la candidat(e) de gauche présent au second tour, pour battre la droite ou l'extrême droite. La dépêche insinue que je serais prête à participer à un gouvernement PS. Là encore, ma position n'a pas varié. Le PS n'a pas fait le choix de rompre avec les politiques libérales menées depuis vingt-cinq ans. Or les collectifs antilibéraux veulent s'affronter à la logique du profit et de la concurrence, et développer les services publics, les protections sociales, les libertés. Si je ne confonds pas droite et gauche, je ne participerai pas à un gouvernement dominé par le PS, dans son orientation actuelle. Ce n'est pas une posture, celle qui consisterait à ne jamais se confronter aux responsabilités ­ je suis élue à Paris ­ et de se cantonner à une logique de pure contestation; mais la participation à un gouvernement n'a de sens que si la ligne commune permet de transformer la société. Ministre, pour faire quoi? Si les bases politiques d'une alliance gouve