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Libération

Pays du Sud, la pollution paradoxale

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publié le 22 janvier 2007 à 5h35

Selon le site Airparif, vendredi 19 janvier 2007 à 17 heures, la concentration dans l'air, à la porte d'Auteuil, de particules fines (les poussières de moins de 10 microns de diamètre) était de 39 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Ces microparticules sont considérées comme parmi les plus dangereuses pour la santé, car elles sont suffisamment fines pour pénétrer dans les poumons. La norme française prescrit que l'exposition de l'être humain à ces microparticules ne soit pas supérieure à 50 µg/m3 en moyenne. Une exposition moyenne sur une journée de 150 µg/m3 (qu'on trouve dans les périodes de grande pollution) ne devrait pas avoir lieu plus d'un jour sur cent. Malgré la circulation automobile, Paris n'excède que rarement le seuil de 50 µg/m3.

Pendant ce temps au Kenya, où se tient en ce moment le Forum social mondial, la grande majorité des enfants respire quotidiennement une atmosphère où la concentration moyenne de microparticules par journée dépasse 500 µg/m3 et peut atteindre des pics de pollution de 5 000 µg/m3 trois fois par jour. Pour une fois, il ne s'agit pourtant pas d'une conséquence de plus des embouteillages monstres produits par une urbanisation accélérée. L'exposition à la pollution atmosphérique dans le monde rural est en fait pire que dans les villes.

La raison en est que l'air que nous respirons à l'intérieur de notre domicile est une source majeure de notre exposition à la pollution. Et les petits Kényans ruraux, tout comme la plupart des enfants des zones