Dans notre pays, la population se porte globalement de mieux en mieux, mais les inégalités sociales et régionales ne diminuent pas. Les risques ne sont pas les mêmes devant la maladie et face à la mort. A 35 ans, la probabilité pour un homme de nationalité française de mourir avant 60 ans est de 7 %, quand il est cadre supérieur. Elle est de 25 % si on est manoeuvre, soit un rapport de 1 à 4 et ceci dans un pays où le système de protection sociale est censé mettre à la disposition de tous un accès aux soins curatifs égalitaire.
Si l'on regarde la mortalité au cours des dix dernières années, on constate que personne, dans notre pays, n'est décédé de la grippe aviaire. Seulement huit personnes sont décédées de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, c'est-à-dire de la forme humaine de la maladie de la vache folle. Dans le même temps, 12 000 personnes sont mortes du sida, soit plus d'un millier par an.
Bien d'autres causes viennent accroître la mortalité. En dix ans, l'amiante a fait 50 000 morts, les accidents de la route 80 000 morts, la pollution 100 000 morts, l'obésité et le diabète 120 000 morts, l'alcool 400 000 morts. Le cancer et les maladies cardio-vasculaires sont à l'origine de 3 millions de décès (1,5 million chaque), dont la moitié est directement liée au tabagisme.
A elle seule, la lutte efficace et renforcée contre le tabac, l'alcool et l'obésité suffirait donc à diminuer de moitié les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et les accidents de la route.