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Libération
TRIBUNE

Se loger, point barre

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par Marie-Hélène BACQUE et Jean-Pierre LEVY
publié le 7 février 2007 à 5h53

Cent mille personnes sont sans domicile fixe, près d'un million sont privées de domicile personnel, trois millions vivent dans des conditions de logements difficiles. Sous la pression des associations et du mouvement Don Quichotte, l'Etat semble enfin avoir pris la mesure de cette situation alarmante. L'annonce de la mise en place d'un Droit au logement opposable et d'une intensification de la construction de logements sociaux fait consensus. Pourtant, pour vertueuses que soient les intentions, on sait déjà qu'elles seront loin de permettre l'accès au logement des ménages précarisés. Aux mêmes causes les mêmes effets, le débat a de forte chance d'être posé dans les mêmes termes l'hiver prochain.

Depuis 2000 on construit chaque année en France de 300 000 à 400 000 logements. Ces chiffres sont néanmoins dérisoires au regard de l'offre réellement disponible. Ce sont en fait plus de 2,5 millions de logements qui sont «mis» sur le marché chaque année. La construction neuve ne représente qu'une infime partie de cette offre, les trois quarts étant dus aux libérations des logements suite à un déménagement. L'équation du mal logement semble donc moins relever d'une «crise immobilière» et de construction neuve, que d'une question de distribution, de répartition des logements disponibles, de blocages et de discriminations dans les attributions.

La crise du logement des années 50 avait été traitée à coup de constructions massives, avec des résultats : une amélioration constante du parc im