En 1999, alerté par un ami des rumeurs infamantes répandues dans les dîners en ville sur mon immoralité supposée, rumeurs prétendument distillées par les Renseignements généraux, j'ai voulu en avoir le coeur net et ai demandé à la Cnil communication de ma «fiche» éventuelle.
D'abord, confirmation officielle que j'étais bien fiché ! C'est autrement plus classe que de figurer dans le Who's Who... La procédure a été (nettement) moins rapide que pour l'autre Bruno (Rebelle), mais j'ai fini par être invité dans les locaux de la Cnil où l'on m'a remis mon «dossier». Pour consultation. Lecture faite, je ne regrettais pas d'être privé de photocopies car il n'y avait que des renseignements très... généraux. En fait, de vieilles coupures de presse. Subversives comme toutes les analyses publiées dans les hebdos télé. Je dois d'ailleurs signaler que mes confrères de Télé 7 Jours font office d'auxiliaires de police !
Aucune mention de mon passé syndical (lourd : j'ai été en 68 ! délégué Unef de ma fac et président de la Société des journalistes de TF1). Rien sur mes «contacts» politiques, alors que j'ai suivi des années Mitterrand (pas en filature, mais pour TF1), ai été accrédité à l'Elysée et chef du service politique de la Une, avant de désinformer chaque soir les Français durant treize ans.
En partant, légèrement perplexe, je me remémorais la boutade de Gaston Defferre. A sa table en 1982, Place Beauvau, j'avais demandé au ministre s'il avait eu la curiosité de consult