L'altermondialisme se trouve à un tournant : celui qui mène de la critique du capitalisme néolibéral à l'élaboration de propositions alternatives, à laquelle participent maintenant tous les continents, dont l'Afrique qui vient d'accueillir à Nairobi le septième Forum social mondial.
Face à la marchandisation accélérée de la société, l'enjeu du XXIe siècle est d'assurer à tous les êtres humains l'accès aux biens publics mondiaux, appelés aussi «biens communs de l'humanité», dont il faut affirmer le caractère inaliénable : notamment les connaissances, le climat, l'eau et toutes les ressources vitales. Mais, pour que ces biens soient produits ou protégés, des financements publics sont indispensables. C'est à cet impératif qu'entend répondre la proposition de «taxes globales pour le vivant». Globales parce qu'elles ont vocation à s'appliquer dans le monde entier et à un grand nombre de sujets. Pour le vivant parce qu'elles portent sur les éléments essentiels à la perpétuation de la vie et à l'obtention d'une existence digne pour tous, en termes de droits fondamentaux à l'éducation, à la santé et au logement.
L'idée de ces taxes progresse. Leur principe a été reconnu dans le rapport remis par Jean-Pierre Landau au président de la République française en 2004 et a reçu un modeste début d'application avec une taxe sur les billets d'avion, destinée à financer la «facilité internationale d'achat de médicaments». Lors de l'Assemblée générale des Nations unies de 2004, 111 chefs d'Etat o