Et si on s'évadait une soirée ? Pendant la furia présidentielle, la vie ordinaire des médias continue. Les médias, ce ne sont pas seulement la chronique virevoltante de Ségo-Sarko, la bataille Giesbert-Péan pour sculpter la statue du président sortant, ni les entrechats de trois éditorialistes qui se pourfendent avec conviction. Les médias, ce sont aussi des rubriques auxquelles la critique des médias ne s'intéresse jamais. Et elle a tort. Car, de l'originalité de ces pages, de leur honnêteté, de leur talent, dépendra aussi l'avenir de la presse écrite. Par exemple, à l'occasion d'un moment de détente familiale, lire en intégralité les dernières pages d'une livraison du Monde permet à la fois de se faire une idée de la richesse des informations qui y sont contenues et des influences qui, dans ces pages comme ailleurs, s'exercent sur l'information.
Dans l'édition du 15 février 2007, page 24, Jean-Claude Ribaut consacre sa chronique gastronomique aux restaurants asiatiques à Paris. Avec cette révélation stupéfiante, qui eût mérité la Une : certains Chinois travestiraient leurs établissements en restaurants japonais, «passant subrepticement du canard laqué au yakitori et du riz gluant au sushi». Heureusement, des commissions veillent, et vont, sans aucun doute, sévir. Sauront-elles aussi endiguer la funeste pratique que nous révèle Ribaut par la même occasion ? Dans le sud-ouest de la Chine, existeraient des «dégustations de sushis et d'algues servis sur le corp