Sarkozy et Royal s'accordent à dire qu'ils aiment les bonnes choses. Ils sont donc tous les deux candidats de la valeur travail et du pouvoir d'achat. Ils veulent plus d'emplois, des salaires plus élevés, des prix plus bas. On ne saurait le leur reprocher. On se demande même qui pourrait ne pas partager ces objectifs, qui sont manifestement au coeur des préoccupations des Français. Dans ce contexte, un travail de Philippe Ashkenazy et Katia Weidenfeld (les Soldes de la loi Raffarin. Le contrôle du grand commerce alimentaire), qui vient juste d'être rendu public par le Cepremap (Centre pour la recherche économique et ses applications), nous rappelle que la droite au pouvoir n'a pourtant pas toujours défendu l'emploi et le pouvoir d'achat de la majorité des Français.
Les auteurs étudient les effets sur le secteur alimentaire de la loi Raffarin de 1996 sur la grande distribution. Elle avait fortement durci les conditions d'attribution de l'autorisation d'ouverture de nouvelles grandes surfaces commerciales, déjà soumises à autorisation depuis la loi Royer, votée en 1973. Malgré l'essor de la grande distribution, les travaux de Bertrand et Kramarz en 2000 («Does entry regulation hinder job creation ? Commercial zoning and retailing employment in France», Quarterly Journal of Economics, CXVII, 4) avaient conclu que la loi Royer avait conduit à une réduction de 30 % des surfaces dans la grande distribution alimentaire par rapport à une situation où elle n'aurait pas e