Juste de la viande à Audimat
Est-ce que j'aurais une seule question à leur poser, moi, aux candidats à la présidence de la République ? Non. Et à Poivre ou à Mougeotte, à Namias ou à Le Lay ? Non plus... Au concepteur de leur décorum d'une laideur tricolore à proportion de son inconfort aigu, peut-être ? Pas même. Au réalisateur de ces invraisemblables plans de coupe, alors, qui nous découvrent sur TF1 de drôles de paroissiens ? A peine. Et aux dealers de la Sofres, pourvoyeurs de vraies gens depuis quelques lundis ? Peu. Et à Ambiel, grand manitou des manipulateurs ? Guère plus... Si j'avais une question à poser, c'est aux reines et aux rois pour un soir de ce barnum cathodique que je l'adresserais. Faibles au fort et forts au faible, nos très concitoyennes et très concitoyens n'y déploient l'apostrophe hargneuse et corporatiste que pour coller au rôle que leur assignent la chaîne et le sondeur. A ceux-là, je demanderais s'ils ont conscience d'être, de l'électeur lambda autant que du journaliste servile, la caricature la plus disponible qui soit.
Aux quelques honnêtes gens fourvoyés dans cette mascarade, je laisserais, à la revoyure de la cassette enregistrant leur désarroi, la honte de s'y découvrir une gueule de panel.
Jouer en défense
Derrière le panel, chercher le sondeur. De ce point de vue, ce serait presque pire encore que lors de la campagne référendaire européenne de 2005 : à les en croire, les sondeurs, elle est morte, elle est pulvérisée, Ségolène Royal...
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