Deux problématiques structurant le débat fiscal restent étrangement discrètes à quelques semaines d'échéances électorales majeures : quels sont le niveau et la structure des ressources publiques ? Au fond, c'est bien sûr ces deux questions essentielles que devrait porter un véritable débat. Celui-ci est certes lancé, mais il semble se chercher encore, entre idées fausses et polémiques électorales. Pour s'en convaincre, il suffit de voir le temps médiatique consacré à l'impôt de solidarité sur la fortune, inversement proportionnel à son poids dans les recettes fiscales. Quelques vérités fiscales méritent donc d'être rappelées pour rétablir les termes du débat fiscal.
L'impôt n'est jamais neutre. Il procède de choix de société dans la répartition des richesses et le financement de l'action publique. Ainsi, un impôt progressif pourra contribuer à réduire les inégalités, un objectif qu'un impôt proportionnel ne peut s'assigner puisqu'il ne privilégie que le seul rendement financier. Un système fiscal équilibré, c'est-à-dire comportant des impôts (sur les revenus, les bénéfices, le patrimoine et la consommation) progressifs et, dans une moindre mesure, proportionnels, n'est donc pas simplement logique ni même «rentable», il est en outre favorable à la cohésion sociale.
L'impôt n'est pas antiéconomique. Il finance des facteurs publics indispensables à l'activité économique comme l'éducation, la santé, les infrastructures publiques... De plus, par la redistribution, il permet de sout