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TRIBUNE

Toutes des salopes ?

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par Fatima AIT BOUNOUA
publié le 20 février 2007 à 6h12

Je croyais naïvement que «beurette» était simplement le féminin du terme argotique «beur», lui-même verlan d'«arabe». Mais ce suffixe «ette» change bien plus que le genre du nom. En effet, si vous tapez «beur» sur Google, vous trouverez Beur FM ainsi que des sites variés... Par contre, tapez «beurette», et là, vous aurez uniquement une liste de sites pornographiques...

Et alors ? me direz-vous. Alors ? Le problème n'est pas l'existence de ces sites porno (bien sûr que non) mais le fait qu'il n'y ait que ces sites. Autrement dit, la beurette est devenue, de fait, une catégorie sexuelle. Elle est classée parmi les autres catégories : «gros seins», «fétichiste», «partouze», etc. Etrange, non ?

D'un point de vue pragmatique, on peut me répondre que les sites porno, en général, sont bien référencés. Ils apparaissent donc en premiers sans être les seuls pour autant. Seulement, je ne parle pas de la première page Google, mais des dix premières ! L'abondance des sites porno au sujet des beurettes est le résultat d'une demande reposant sur plusieurs clichés tenaces.

Tout d'abord, la recherche de l'exotisme, de la fille venue d'ailleurs. La beurette ayant cette particularité d'incarner l'exotisme à proximité. En effet, les sites parlent de l'«appart des beurettes», les «beurettes des banlieues» avec l'idée que cette fille typée peut habiter l'immeuble d'en face. On peut penser que c'est la même chose pour toutes filles dites «exotiques», mais pas exactement. En tapan