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Libération
TRIBUNE

Ces «bourdes» qui cachent le bourbier

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publié le 21 février 2007 à 6h13

Il y a quelque chose d'agaçant dans la façon dont on commente actuellement la campagne. En particulier celle des candidat(e)s de la gauche. Même Eric Fassin, dans son article sympathique, «le Sexisme en campagne» (Libération du 13 février), réduit la critique des «bourdes» de Ségolène à un cas ordinaire de sexisme.

Du sexisme, il y en a certainement. Mais le débat politique ne peut se réduire à la psychanalyse réciproque des chroniqueurs. Alors même que Ségolène était la madone des sondages, certains de ses petits camarades lui promettaient, y compris par voie de presse, une «lipietzisation». Par ce vocable, on lui promettait mon aventure (que les moins de 20 ans...) de candidat des Verts en 2001. J'avais subi un lynchage médiatique, non sur le contenu de ce que je disais, mais sur telle petite phrase sortie de son contexte. Déjà, les explications psychologistes n'avaient pas manqué : je n'étais pas femme mais «polytechnicien». En l'occurrence, on me reprochait d'avoir dit : «Si la paix revient en Corse, il y aura certainement une amnistie, mais il ne faut pas que cette amnistie soit une amnésie. Elle doit s'insérer dans un débat en profondeur, et respecter les règles de vérité, justice et réparation.» C'est le combat que je continue de mener, par exemple en tant que délégué du Parlement européen auprès de la Communauté andine, face aux séquelles des guerres sales de Colombie ou du Pérou. On peut être d'accord ou pas avec la thèse que j'ai tenté (maladroi