«Est ce que Ben Ali est partant en 2009 ? Oui... il est partant pour un autre mandat.»Par les temps qui courent, la frustration accumulée, la dignité bafouée, les Tunisiens n'ont que le sarcasme pour précipiter ce qui sera dit plus tard. Le regard de la rue, ce moulin à rumeurs, se révèle toujours pénétrant, et c'est pourquoi, si souvent, il tape en plein dans le mille.
Grâce à la nouvelle Constitution, refondée en mai 2002, «le président de la République est rééligible». Résultat, Ben Ali, dont le troisième mandat se terminait en 2004, pourrait se présenter au moins encore deux fois. Ainsi, Ben Ali nous condamne à supporter son Olympe. Il s'est muré vif, et nous avec, dans ce sarcophage qui lui donne les suprêmes pouvoirs et une immunité intemporelle. Un superprésident. El Président. L'immortalité au bout.
Ben Ali est maître d'un pouvoir au-delà de toute Constitution. Et c'est ce qui anime ma passion. Je suis fan. C'est mon Maradona. Mon Marlon Brando. Ma Maria Callas.
Je ne sais pas pourquoi, on en fait des histoires de ses scores de mutant (99,99 %). On oublie toujours que Ben Ali a la structure mentale d'un athlète de haut niveau. D'un recordman. Un Bubka. Un Carl Lewis. A chaque rendez-vous, il se doit de battre son propre record. Il ne se disperse pas. Il n'a pas mille et une destinations. Sa seule ambition (son dream) est de tendre comme un arc son pouvoir, qui est déjà absolu, jusqu'à atteindre l'au-delà du Reich.
Je «vote» pour Ben Ali parce qu'il est