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Libération
TRIBUNE

Livres, le Net défie la chaîne

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par Pascal FOUCHE
publié le 21 février 2007 à 6h13

Pour la deuxième année consécutive, le marché du livre est en baisse. On a vite fait d'attribuer tous ses maux à Internet. Depuis Gutenberg, Internet est la seule révolution qui pourrait effectivement conduire à une transformation profonde de l'objet-livre mais qui, en plus, s'accompagne d'une véritable remise en cause, pas la première celle-là, de ce que l'on appelle la chaîne du livre.

En effet, alors que l'on annonçait déjà il y a plus de dix ans la mort du livre, on s'aperçoit aujourd'hui que, de l'auteur au lecteur, ce sont certains maillons de la chaîne qui pourraient bien disparaître. De l'auteur au libraire ou à la bibliothèque, le livre passe par l'éditeur, l'imprimeur, le diffuseur et le distributeur. Rien ne s'oppose à ce qu'un texte aille directement de l'auteur au lecteur : seuls les naïfs y croient encore, mais on va vers un bouleversement des métiers du livre.

Même si les auteurs ont toujours eu des velléités de se passer des éditeurs, ceux-ci restent la passerelle de sélection qui garantit la qualité et l'audience : la valeur ne tient pas à la seule création mais aussi à la diffusion. Demain, que les éditeurs vendent des textes sur du papier ou numérisés leur importera peu, mais, là où ils gagnaient beaucoup avec la distribution, ils auront du mal à justifier des coûts équivalents.

Périodiquement, les grands éditeurs se soucient de l'avenir des petits : aujourd'hui ils leur créent une structure de distribution sans être sûrs que cela réponde vraiment à leur beso