Les signataires de ce texte ont des divergences politiques importantes, tant sur le plan de l'analyse de la situation que sur celui du projet de société. Toutefois, nous pouvons parfois converger dans la défense de droits individuels et collectifs inscrits dans nos acquis républicains. C'est le cas face à la situation de Roland Veuillet.
Roland Veuillet était conseiller principal d'éducation au lycée Dhuoda de Nîmes. En janvier 2003, il s'est opposé, lors de la grève des surveillants et aides éducateurs, à la demande de remplacement des surveillants grévistes par des élèves majeurs. Il a alors été sanctionné et muté disciplinairement de Nîmes à Lyon dans des conditions qui nous apparaissent contestables.
L'avis consultatif du Conseil supérieur de la fonction publique (CSFP) du 25 janvier 2005 a d'ailleurs appelé à une annulation de la sanction. Mais les ministres successifs n'ont pas suivi cet avis. D'autre part, le 17 octobre 2006, les conclusions du commissaire du gouvernement devant la cour administrative d'appel de Lyon invitaient de nouveau à suivre l'avis du CSFP. Le commissaire du gouvernement ajoutait que «M. Veuillet a agi avec professionnalisme et dévouement en gérant comme il l'a fait le problème de la surveillance de l'internat». Cependant, le jugement a finalement porté sur la forme et non sur le fond.
Depuis trois ans et demi, Roland Veuillet refuse une sanction qui entache sa dignité personnelle et écorne le droit de grève dans l'Education nationale. Marat