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Libération
TRIBUNE

Pour un Parlement roi

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par Philippe LAZAR
publié le 23 février 2007 à 6h16

Tout en campant sur leurs positions respectives, beaucoup de partisans du oui comme du non au référendum sur la Constitution européenne sont au moins d'accord sur un point : la réponse des Français leur a fréquemment été dictée par des considérations assez étrangères à la question qui leur était posée.

Comment ne pas voir que, moins de deux ans plus tard, nous nous retrouvons presque exactement dans le même décalage ? A première vue, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais là où encore le bât blesse, c'est que, pour une fraction importante de nos concitoyens ­ tous ceux qui ne voteront pas pour les deux candidats qui seront présents au second tour et dont on peut assez aisément deviner qui ils seront ­, leur engagement, ils le savent, ne peut avoir pour objet réel le choix du (de la) futur(e) président(e). Ils ne souhaitent pas moins être entendus et qu'on fasse droit à leurs préoccupations. Les débats actuels et le scrutin qui suivra sont donc, là aussi, largement détournés de leur sens formel.

Pourra-t-on longtemps encore jouer de cette façon avec la démocratie ? Les Français comprendront-ils à nouveau un jour que la démocratie directe (le référendum à vocation décisionnelle) et la «monarchie» constitutionnelle (l'élection présidentielle au suffrage universel) ne constituent pas la forme la plus élaborée de l'organisation démocratique de l'Etat ? On peut certes en douter, tant ils semblent attachés à l'une et à l'autre, ne serait-ce que du fait du bien regre