Le DVD est-il un «objet high-tech élitaire et hors de prix», victime aujourd'hui d'une «diffusion massive et bradée», comme l'affirmait Olivier Séguret le 24 janvier dans ce journal ? L'article évoque un «gâchis monstrueux», pointe du doigt les «consommateurs dégoûtés par les éditeurs eux-mêmes à force de collectors stupides, de bonus ineptes» etc. Toujours d'après Olivier Séguret, l'avenir est dans la dématérialisation «dont on ne voit pas les limites inouïes qu'elle pourrait atteindre».
Nous partageons une partie de l'analyse d'Olivier Séguret. En octobre dernier sur le site www.ecrans.fr de Libération nous écrivions un article intitulé : Le DVD, gavage et braderie, et maintenant ? Oui, il y a eu diffusion massive, des politiques de prix trop souvent incohérentes, des affirmations marketing quelques fois mensongères et stupides. Nous plaidions alors pour un assainissement de ce marché, mais redisions aussi à quel point ce support demeurait incomparable : qualité de reproduction de l'image et du son inégalée, restauration des oeuvres, mise à disposition du public de documents inédits et d'archives rares.
Arrêtons de jeter le bébé avec l'eau du bain ! Depuis dix ans, des milliers de films et de documentaires ont été mis à la disposition du public grâce à un travail extraordinaire des éditeurs de DVD dont peu de lecteurs de ce journal se doutent : recherche, restauration, mise en perspective, risque financier, des centaines d'heu