Au PS et chez ses hérauts, ce n'est qu'un cri : le centre étant à droite, le roquet Bayrou doit rentrer à sa niche. Et les électeurs potentiels du très petit Béarnais ne seront jamais que des inconséquents adeptes du «vote de confort», des hérétiques à exorciser vite fait bien fait, des vieux vérolés par l'éternelle «troisième force», des vacanciers très beaufs sirotant leur p'tit rosé qui «va avec tout» (le cher Jacques Julliard, Libération du 26 février) et même, carrément, des «benêts» qui «se mettent les doigts dans le nez» (l'inusable Jack Lang). Bref, la cinquième colonne. Si habilement gourmandés, les comparses du roquet vont, c'est clair, eux aussi retrouver leur niche, et de préférence celle du «Ça m'suffit» de la rue de Solférino.
Il faudrait toutefois rappeler un peu d'histoire à nos gardes-barrières de la vieille maison, si fringants et récents zélateurs de la Mélusine du Poitou. Et, rassurons-nous, toujours aussi hantés par le «vote utile» c'est-à-dire par défaut qui les comble d'aise depuis si longtemps. En 1988, amorçant déjà leur débandade idéologique, morale et politique, les socialistes ne bronchaient pas tant quand Michel Rocard, l'éternel social-traître il est vrai, prenait le renfort de trois centristes et de quatre barristes dans son gouvernement. En 1965, François Mitterrand ne fut pas trop mécontent d'additionner les voix de Jean Lecanuet aux siennes pour mettre de Gaulle en ballottage. En 1962, des centristes faisaient