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Libération
TRIBUNE

Cuba, de Castro à Castro

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publié le 5 mars 2007 à 6h27

Tandis que Fidel Castro agonise, d'autres Cubains meurent, loin des projecteurs et de l'intérêt de l'opinion publique mondiale. C'est le cas de Mario Chanes de Armas, décédé à Miami le 24 février, qui purgea trente ans de prison (pas une de plus, pas une de moins) dans les geôles castristes entre 1961 et 1991. Ce fut le plus vieux prisonnier politique du monde. Chanes était un plantado, un inébranlable, un homme libre qui avait toujours refusé de se soumettre aux plans de réhabilitation politique marxiste-léniniste que le pouvoir entendait imposer à ses victimes. Avant de se retrouver en prison, il avait participé, aux côtés du Líder Máximo et de son frère Raúl, à l'attaque de la caserne Moncada en 1953 et au débarquement du yacht Granma en 1956. Lors de l'arrivée des troupes castristes à La Havane, en 1959, il se trouvait (déjà) en prison, sous la dictature de Fulgencio Batista. Il collabora ensuite avec le nouveau pouvoir, avant de s'en écarter, car il n'acceptait pas son évolution vers le communisme. Il continuait à se définir, peu de temps avant sa mort en exil, comme «révolutionnaire» et «démocrate». Avec lui disparaît l'un des principaux témoins de la répression sans pitié menée à bien par le pouvoir castriste contre ses opposants.

Mario Chanes de Armas n'est pas le seul. En août 2006, quelques jours après la délégation du pouvoir des mains de Fidel à celles de Raúl, mourait à La Havane Gustavo Arcos, l'un des principaux opposants au r