A Paris, un supporteur de club de foot a récemment été abattu par un policier. Peu après, à Catane en Sicile, c'est un policier qui a été tué par un supporteur. Alors que les honnêtes gens s'indignent et s'inquiètent et que des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour stigmatiser les hooligans et exiger qu'on mette un terme à leurs agissements, la réponse des autorités se résume en trois mots : législation, contrôle et répression. Tant et si bien qu'à force de listes noires, de fouilles corporelles, de grillages, de sas, de ségrégation, de miradors et de caméras de surveillance, les stades commencent à ressembler sérieusement à des camps de concentration.
Mais le problème est-il vraiment là où on croit qu'il est ? Rien n'est moins sûr. En effet, lorsqu'on voit des vedettes du ballon rond simuler, tricher, plonger dans la surface de réparation, provoquer leur adversaire verbalement, le frapper même et, plus généralement, faire de tout pour gagner, même au prix de l'honneur et de l'équité, doit-on s'étonner que les gosses qui les adulent et les voient se comporter comme des forcenés en fassent de même ? Dans ce jeu de miroirs où la violence sur les gradins est le reflet de celle qui s'exerce sur le terrain, c'est en réalité la responsabilité des joueurs qui est engagée, eux qui, tels ces coureurs d'Olympie que dénonçait jadis Léon, roi de Sparte, montrent hélas bien plus d'empressement à s'occuper de victoire, que de justice.
Mais avant de blâmer les joueurs, sans doute de