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Libération

La vitesse supérieure pour l'enseignement supérieur

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publié le 2 avril 2007 à 6h58

L'université et la recherche ont subi, dans cette campagne, un peu le même sort que l'environnement. Au début, le diagnostic partagé par les principaux candidats était que la question constituait un enjeu central pour la France et qu'il y avait urgence à agir. Aujourd'hui le sujet a pratiquement disparu. On espère que le forum organisé par Sauvons la recherche samedi dernier le remettra au centre du débat. Le diagnostic demeure cependant : si on la compare aux universités étrangères, l'université française est aujourd'hui très en retard, non seulement parce que le gouvernement n'a pas fait les réformes et les efforts financiers nécessaires, mais parce que les autres pays en Europe ont, eux, compris l'enjeu. Ils ont à la fois augmenté les ressources pour l'enseignement supérieur et profondément changé son mode de fonctionnement.

Jusqu'à une date récente, l'état misérable de l'université n'inquiétait pas beaucoup les cabinets ministériels (de droite comme de gauche), du fait de la présence des grandes écoles. Après tout, rares sont dans ces cabinets ceux qui sont passés par l'université et encore plus rares ceux qui seraient tentés d'y envoyer leurs enfants. On se rend compte aujourd'hui que ces grandes écoles ne font plus le poids dans la concurrence internationale, en termes de recherche en particulier, face aux universités anglo-saxonnes. Isolés de la recherche (qui s'effectue pour l'essentiel à l'université), leurs élèves ne se destinent pas naturellement à la carrière de c