Après les Spartacus, voici donc les Gracques, un nouveau groupe de hauts fonctionnaires socialistes (1), qui appelle à une alliance entre François Bayrou et Ségolène Royal. Après leur coming out il y a quinze jours, les Gracques ont récidivé cette semaine en publiant dans le Point une lettre à Ségolène Royal qui détaille leur feuille de route programmatique. Comment ces brillantes personnalités, qui ont dans le passé récent occupé des positions très importantes dans plusieurs cabinets de ministres socialistes, justifient-elles leur projet d'alliance ? Ecoutons l'un des leurs, Mathieu Pigasse, ex-directeur adjoint de Laurent Fabius au ministère de l'Economie sous Jospin et actuel vice-président de la banque d'affaires Lazard. Interviewé dans l'édition du Monde d'hier, le jeune homme déclare : «Il est temps que le PS fasse sa mue idéologique et accepte l'économie de marché.» On se frotte les yeux. A en croire ce séduisant esprit de la finance internationale, qui se dit toujours «socialiste», le projet du PS serait donc construit sur le refus de l'économie de marché. Quelque chose nous aurait-il échappé ? L'économie de marché (pour faire simple, disons l'acceptation du jeu de la libre concurrence internationale sur notre économie) a-t-elle été si malmenée par la gauche française ? Un rapide survol des vingt dernières années de gouvernement du Parti socialiste démontre pourtant tout le contraire. Non seulement la gauche l'a acceptée, mais elle
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Les Gracques pris en flagrant délit de déni
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par Grégoire Biseau
publié le 2 avril 2007 à 6h58
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