En décembre 2000, les étudiants de l'Institut d'études politiques de Lille ont décidé de choisir votre nom pour baptiser leur promotion. Vous nous avez même fait l'honneur de présider cette cérémonie. C'est avec beaucoup d'émotion que nous avons fait votre éloge. Nous avions alors lu les différentes biographies qui vous étaient consacrées. A la lecture de ces pages sur votre parcours, on ne pouvait qu'être conforté dans l'idée que nous avions fait le bon choix.
Il est toujours périlleux de baptiser une promotion d'étudiants, une rue ou une école, du nom d'une illustre personne, toujours vivante, car l'histoire continuera de s'écrire. Mais nous étions persuadés qu'au-delà de nos appartenances ou de nos convictions politiques, les combats que vous aviez menés et la vie que vous aviez vécue, devaient être perçus comme un modèle d'engagement et de lucidité politique, philosophique, éthique.
Vous avez fait le choix, madame, de soutenir Nicolas Sarkozy, et il ne nous appartient pas de mettre en cause votre décision personnelle. Mais voilà : le Conseil d'Etat vient de rejeter un projet du ministre de l'Intérieur baptisé «Eloi» et qui a pour objectif notamment de créer un fichier informatique collectant des données sur les étrangers illégaux, mais aussi sur les personnes qui les hébergent et qui leur rendent visite dans les centres de rétention. La décision du Conseil d'Etat ne statue pas sur le fond, mais simplement sur la procédure, et l'UMP a déjà fait savoir qu'elle porterait