L'ENA constitue une des spécificités et une des catastrophes de la gestion des entreprises en France. En terme de formation en gestion, son niveau ne dépasse pas celui des plus faibles des institutions supérieures de gestion en France, que ce soit en comptabilité, en contrôle de gestion, en finance d'entreprise, en marketing, management, stratégie d'entreprise, etc. Car le nombre d'heures enseignées dans ces domaines y est très peu élevé. L'expérience en entreprise y est par ailleurs à peine valorisée. Le niveau de recherche en gestion y est quasi nul : aucune école doctorale en gestion, de même que les publications dans des revues de gestion internationales sont absentes.
Cette école ne fait l'objet d'aucune évaluation par des organismes d'accréditation, tant européens que nord-américains. Elle ne figure dans aucun des classements internationaux des business schools. Et pourtant, les anciens élèves de l'ENA se retrouvent à la direction des grandes entreprises, notamment de grandes banques françaises, avec une expérience d'entreprise de six mois seulement... ou même sans expérience du tout ! Cette réalité perdure sous des gouvernements de droite, comme de gauche, avec une étonnante continuité. Cela est terriblement préjudiciable à l'économie française, car outre des faillites spectaculaires comme celles du Crédit Lyonnais et de Vivendi, cela induit un système où tous les postes de direction des grandes entreprises sont fermés à des personnes très compétentes, mais avec des fo