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Libération

Votez dur, votez mou

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publié le 13 avril 2007 à 7h11

«V otez pour moi, c'est un ordre juste.» On a l'impres-sion que tous les candidats pourraient reprendre ce slogan, même si une en particulier, tandis qu'un autre, dirait plus volontiers : «Vote pour moi si tu es un homme.»

Le problème de cette sorte d'astreinte est qu'elle ne fait pas la part belle à l'enthousiasme. Si on est obligé de voter pour quelqu'un, notre acte est moins héroïque. Certes, à partir du moment où on ne se présente pas soi-même à la présidentielle, on s'expose à devoir apporter son suffrage à quelqu'un qui représente moins nos propres idées qu'on ne l'aurait fait soi. C'est un peu le principe d'une élection. Simplement, cette fois-ci, malgré la présence de la droite dure et de la gauche molle, de la droite molle et de la gauche dure, on a vraiment du mal à trouver un récipiendaire digne selon nous de notre vote. Il y a douze candidats et aucun qu'on se souhaite franchement parmi ces douze hommes et femmes en colère, ils sont douze à table et on ne voudrait pas être les treizièmes.

Dans sa «Semaine de l'écrivain» de Libération, samedi dernier, Emmanuel Carrère évoquait ses amis de gauche «qui votent Ségolène Royal malgré tout. C'est-à-dire malgré Ségolène Royal». Et on a le sentiment que la stricte discipline que nous promet la candidate du Parti socialiste une fois en poste commence par la discipline de vote obligatoire qui serait l'argument principal en sa faveur. En vérité, qu'elle soit élue ou que ce soit Nicolas Sarkozy, il e