Sarkozy, l'homme de la rupture, revendique pourtant un succès du gouvernement sortant : la baisse du chômage. D'après les statistiques officielles, le taux de chômage était de 8,4 % fin février. Impressionnant : en février 2005, le taux de chômage était de 9,5 %. Le taux de chômage moyen sur l'année serait passé de 9,8 % en 2005 à 9,1 % en 2006. Si la baisse du chômage continuait à ce rythme, l'objectif de 5 % de chômage, affiché par Sarkozy, serait (on en avait perdu l'habitude) parfaitement raisonnable. Mais cette baisse est probablement illusoire.
Depuis juin 2005, l'ANPE pratique en effet une politique agressive de «gestion de listes». Plusieurs catégories de chômeurs, en particulier ceux à qui sont offertes certaines conventions de reclassement, ainsi que ceux qui n'ont pas actualisé leur inscription en début de mois, ne sont pas comptabilisés dans les catégories des demandeurs d'emploi «sans activité réduite à la recherche active de n'importe quel type d'emploi» (chômeurs de catégories 1, 2 et 3, dans le jargon ANPE). Or le nombre de chômeurs classés dans ces catégories a fortement augmenté depuis juin 2005.
Quoi que l'on pense de ces mesures sur le fond (radier les chômeurs qui n'honorent pas leurs rendez-vous à l'ANPE peut être jugé inique, ou nécessaire pour les encourager à chercher un emploi), elles ont la conséquence directe de faire baisser le taux de chômage mensuel «provisoire» tel que l'Insee le publie. En effet, pour calculer le taux de chômage mensuel au sens