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Libération
TRIBUNE

«Le Roman de France» en quête de son auteur

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publié le 19 avril 2007 à 7h18

Et si d'un président à un autre président nous n'avons pas transformé notre façon de tendre la main, c'est qu'un autre président ne pouvait rien pour nous et qu'il n'était pas aussi important que cela qu'il ait changé... Comme dix-huit millions de Français (selon les derniers sondages) je ne sais sur qui poser mon vote du 22 avril prochain et ce, avec foi et détermination. D'où me vient cet étrange tourment, cette nouvelle hésitation à des convictions anciennes enracinées à gauche ? J'ai voté des deux mains pour François Mitterrand, pour Lionel Jospin et, là, je me retrouve sans enthousiasme et, pour tout dire, démoralisé. Lequel des douze candidats nous a raconté le roman d'un prochain quinquennat ? Un peuple et son président, sa présidente, c'est une épopée qu'il nous est proposé de vivre avec la certitude pour chacun d'entre nous de se retrouver vêtu des valeurs du droit, du beau, de l'éthique et de la morale, des devoirs, de la conviction absolue que la force d'un pays est la foi irréductible qu'ont ses citoyens en leur propre grandeur. Une épopée comme un roman, c'est une histoire et un style, de grands desseins et du caractère, ce sont des personnages auxquels on s'identifie pour les aimer, les détester, les imiter, ce sont des destins qui nous émeuvent et nous entraînent dans le labyrinthe de leurs obsessions comme de leurs souffrances et de leurs joies.

Aucun des candidats ne nous a conté le roman-épopée dont les héros seraient nous, les Français, conquérants sans peu