Pris au mot, c'est pour un certain idéal de société et de démocratie que François Bayrou s'est battu pendant la campagne. Pendant des mois, il s'est investi pour façonner un espace politique spécifique et avec lui sa démarcation de l'UMP. En s'insurgeant contre l'autoritarisme de la Ve République, il a clairement mis en exergue la bipolarité de la vie politique française, dont le jeu démocratique se réduit à une alternance des partis majoritaires.
L'indépendance qu'il a réussi à conquérir est le signe d'une volonté de changement de la société française, portée par son appel au renouveau des schèmes politiques. Cette approche n'est pas sans analogie avec l'écologie politique qui s'est instituée dans le dépassement du simple clivage droite-gauche et se fonde sur une compréhension nouvelle des problèmes qu'elle saisit dans leur complexité. La dégradation climatique, les défis énergétiques, le respect du droit, etc. sont autant d'enjeux dont le caractère global n'a que faire de la couleur d'un parti.
Pour la candidate socialiste, la lucidité politique exige d'elle le refus de se laisser enfermer dans le manichéisme politique classique que voudrait lui imposer Sarkozy. Même si ce clivage s'est avéré structurant, il ne l'est qu'en partie. Et inutile de dire que les électrices et électeurs de Bayrou ne s'y reconnaîtront pas. Une victoire durable passe donc par l'intelligence du compromis et la recherche d'une convergence sur des principes directeurs régissant l'activité gouvernementa