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Libération

Un toit pour Chirac

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publié le 3 mai 2007 à 7h33

Les morfalous quittent l'Elysée, va-t-on vérifier l'argenterie ? Au moment où avait lieu le premier débat de l'entre deux tours depuis 1981 auquel ne participait pas l'actuel président, Jacques et Bernadette Chirac préparaient leurs paquets. Désormais, les frais de bouche, ce sera pour leur pomme. Pour un homme dont le perpétuel appétit fut un argument électoral, ça va changer les repas. Pschitt, les fonds secrets. La fracture sociale, il va l'affronter de plein fouet. Bien sûr, Jacques Chirac semble à l'abri du besoin, et il est peu vraisemblable que les juges décident à sa place de ses menus et de son adresse : un ancien président en prison, ce serait d'autant plus une atteinte au suffrage universel que les manifestants de 2002 n'étaient pas dupes quand ils préféraient Supervoleur à Superfacho. Mais qui mieux que lui connaît les affres de la vie de SDF ? Voilà trente-trois ans qu'il n'a plus de chez lui, ballotté entre le palais de l'Elysée, l'hôtel de ville de Paris et Matignon. En partant à la retraite, on pouvait penser qu'il aurait enfin droit à un sweet home définitif, et crac, la famille de Rafic Hariri lui prête un appartement quai Voltaire. Dans ce pays de propriétaires, il n'y aura bientôt que lui à ne pas savoir ce que c'est qu'avoir un chez-soi à soi. Mais ce n'est pas ça qui fera dévier d'un pouce la ligne du futur ex-président, qui réclame que justice soit faite (à Beyrouth) et que les assassins de l'ex-Premier ministre libanais ne bénéficient pas de l'