Sur fond de campagne électorale en France, les mésaventures de Paul Wolfowitz, le président de la Banque mondiale, nous sont apparues comme un plaisant divertissement, avec une touche comique dans le style «arroseur arrosé». Les affaires sont en train de se compliquer. Le résultat probable des épisodes de ces derniers jours sera la démission ou le renvoi de Wolfowitz. Mais les enjeux sont en train de dépasser ses ennuis personnels, et les événements pourraient conduire à une crise majeure pour l'institution.
Rappelons les événements : en 2005, Paul Wolfowitz est nommé président de la Banque mondiale. Controversé en raison de son rôle dans la guerre en Irak, il doit son élection au soutien de dernière minute des Européens, qui, selon la rumeur, l'acceptent en échange de l'accord américain pour placer Pascal Lamy à la tête de l'OMC. Cette nomination inquiète les employés, irrite nombre de pays en développement et réjouit les conservateurs américains, qui voient dans Wolfowitz la personne qui pourrait réformer en profondeur la Banque mondiale.
Son arrivée crée un conflit d'intérêts pour sa compagne, Shaha Riza, qui a un emploi à la Banque mondiale et qui, selon les règles de l'institution, ne peut continuer à travailler sous les ordres de son partenaire. Pour résoudre le problème, elle est déléguée au département d'Etat (le ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis), tout en restant payée par la Banque mondiale. Wolfowitz est chargé par le comité d'éthique d'organiser le t